Sylvie Clerfeuille et Nago Seck, journalistes et fondateurs du site Afrisson, honorent la mémoire de la chanteuse sénégalaise Sarah Carrère M.Bodj, pionnière africaine de la Kora, décédée le 20 avril 2021 à Barranquilla, en Colombie.
(Photo) : la chanteuse Sarah Carrère MBodj, originaire du Sénégal
Nous avons fait la connaissance de Sarah Laure-Marie Carrère Mbodj, connue sous le nom de Sarah Carrère Mbodj, dans les années 1980 à Paris, et avons immédiatement été charmés par son raffinement et son érudition.
Sous une apparence discrète, cette artiste séduisante était en réalité une combattante acharnée. https://newstop.africa/category/cinema/ était l’une des premières musiciennes africaines à jouer d’un instrument, défiant de nombreux interdits pour poursuivre une carrière qui était alors très difficile.
En tant que journalistes et promoteurs de la musique africaine, nous avons essayé de soutenir cette carrière émergente mais prometteuse en offrant des conseils professionnels et en aidant à la promotion.
À cette époque, seules quelques artistes féminines africaines osaient se lancer dans une carrière à l’échelle internationale. Parmi elles, Sarah se démarquait particulièrement par son audace, ayant choisi de maîtriser un instrument traditionnellement réservé aux hommes : la kora mandingue, d’une complexité fascinante.
Elle a réellement ouvert la voie à de nombreuses artistes en brisant un tabou. Sous l’égide du virtuose de la kora, feu Bouly Cissokho, héritier du maître Soundioulou Cissokho, elle a partagé avec lui de nombreuses scènes en France et en Europe à la fin des années 1970 et au début des années 1980.
Sarah, avec sa double origine culturelle entre le Sénégal et la Bretagne, a su harmoniser les deux mondes dans une performance inoubliable aux côtés d’Alan Stivell, le virtuose de la musique celtique. Le mélange des cordes de la harpe bretonne et de la kora a créé une symphonie unique, envoûtante et profonde, gravée à jamais dans nos mémoires.
Sarah a parcouru le globe avec sa kora, se produisant sur d’innombrables scènes, notamment en Italie où elle a collaboré avec d’autres artistes africains, et bien sûr en Colombie où elle a terminé sa vie en partageant la magie de cet instrument emblématique de la musique mandingue.
Je te remercie, Sarah, pour ta bravoure et ta volonté inébranlable. Tu as été un exemple à suivre.