Les 10 artistes les plus célèbres de Mauritanie

Descendants des iggawins comme la regrettée diva Dimi Mint Abba, porteurs des cultures nomades ou négro-africaines, passionnés de jazz ou de rap, ces artistes mauritaniens, qu’ils résident dans leur pays ou à l’étranger, proposent une gamme variée de styles et de couleurs musicales qu’ils partagent avec enthousiasme sur les scènes internationales.

Malouma, Noura Mint Seymali, Monza, Daby Touré et Dioba.

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Dimi Mint Abba, représentante de la musique mauritanienne

Chanteuse favorite du roi du Maroc Hassan II, qui l’invitait régulièrement à ses événements privés, Dimi Mint Abba est indéniablement une icône de la musique mauritanienne. Décédée en 2011 à Rabat, Maroc, Loula Bent Siddaty Ould Abba, de son véritable nom, est l’une des premières artistes mauritaniennes à se lancer dans une carrière internationale, révélant ainsi au monde la culture des iggawins, les griots de Mauritanie. Avec son époux Khalifa Ould Eide, elle a réalisé plusieurs albums, dont “Moorish Music from Mauritania” sorti sous le label anglais World Circuit en 1990.

Walfadjiri, ambassadeur d’une culture itinérante.

Composé de six jeunes issus d’une troupe de théâtre, dont le guitariste soliste Papis Kone, le groupe Walfadjiri de Nouakchott a introduit le style afro-peul. Ce groupe interprète une musique pastorale et nomade qui fusionne des éléments de la musique maure, peule, sahélienne et du blues touareg. Ils se sont distingués par plusieurs succès tels que « N’diarou », « Fantang » et « Vaghou ». En 2017, ils ont participé à la vidéo « Une Mauritanie sans Mariage d’Enfants » pour dénoncer les mariages forcés.

Aïcha Mint Chighaly : une mélodie de louanges

Née en 1962 à Kaédi, une ville située au sud de la Mauritanie, Aïcha Mint Chighaly est une chanteuse et joueuse d’ardin, une harpe traditionnelle maure exclusivement féminine. Elle incarne la tradition musicale azawan, caractéristique des iggawins, les griots mauritaniens. Cette musique rend hommage au prophète Mohamed, exalte les seigneurs guerriers, et se compose également de chants satiriques et d’amour. Aïcha Mint Chighaly a donné des concerts à la Maison des Cultures du Monde à Paris et a sorti deux albums internationaux sous le label Inedit.

Dioba : la voix émergente du Sahel

Dioba, une compositrice, une guitariste et une chanteuse sénégalo-mauritanienne, a été finaliste du Prix Découvertes 2015 et a remporté le titre de chanson francophone de l’année en 2016. Initialement passionnée par le rap et la soul, elle a commencé sa carrière en tant que chanteuse principale du groupe de rap mauritanien “Mbeguel Africa”, avant de former avec deux amies le groupe de folk “Les phénomènes”. Elle a collaboré avec divers artistes, dont Malouma et Ousmane Ngangue, ainsi que les Sénégalais Fallou Dieng et Jimmy Mbaye. En 2016, elle a sorti l’album “Urban Gawlo” avec des accents peuls, maures et wolofs, représentant ainsi la dimension folklorique de la scène musicale mauritanienne.

Malouma, l’étoile rebelle du sable.

La sénatrice, une artiste engagée, virtuose de l’ardîn (une harpe maure typiquement féminine) et chanteuse influencée par divers courants de la musique mauritanienne (comme la musique haratine, berbère, wolof, soninké et le blues maure), est surnommée “la diva rebelle du désert”. Inspirée par son père, le poète Moktar Ould Meidah, et son grand-père, Mohamed Yahya Ould Boubane, maître de la parole et du tidinit (un luth joué par les hommes), elle poursuit une carrière internationale et a produit plusieurs albums mondiaux tels que “Desert of Eden” en 1998 et “Nour” en 2007.

Monza : le Président des Routes Publiques

Surnommé le Président de la Rue Publik, Kane Limam, connu sous le nom de Monza, est un rappeur mauritanien célèbre pour ses paroles engagées. Depuis 2008, il est à l’origine du festival Assalamalekoum de Nouakchott, qui rassemble les rappeurs mauritaniens devant des foules allant de 10 à 15 000 personnes. En outre, il a fondé sa propre structure, Zaza Productions. En 2004, il a lancé une compilation intitulée “l’Art de la Rime” pour mettre en avant le rap mauritanien. En 2019, il a repris “Vaishna Jan to”, un hymne à la paix et la chanson préférée de Gandhi. Il a été choisi parmi 124 artistes du monde entier par le gouvernement indien pour célébrer le 150e anniversaire de la naissance de ce dernier.

Daby Touré – une fusion afro empreinte des sonorités peules et mandingues

Le fils d’Hamidou Touré, connu sous le nom de Seta Touré, ancien membre du groupe éphémère Touré Kunda, jongle entre les rythmes de la musique mandingue, du reggae, de la soul, de la musique peule et du folk. Originaire de Boutilimit, il a d’abord fondé le groupe Toure Toure avec ses cousins en 1993 avant de se lancer dans une carrière solo en 2004, avec le parrainage de Peter Gabriel. Son album Stereo Spirit, sorti chez Real World en 2007, label de ce dernier, a été suivi en 2015 par l’album Amonafi. Sa voix résonne étonnamment comme celle de son oncle, Ousmane Touré. Il réside désormais à Montréal et s’est produit notamment au festival des Nuits d’Afrique.

Noura Mint Seymali : la digne héritière de Dimi Mint Abba

Fille gracieuse de Dimi Mint Abba et héritière de Seymali, musicien maure formé en Irak, Noura Mint Seymali incarne l’essence de la musique des iggawins. Initialement en tournée aux côtés de sa belle-mère, elle poursuit désormais une carrière internationale, soutenue par le label allemand Glitterbeat. En 2016, Noura Mint Seymali a dévoilé Arbina, son deuxième opus naviguant habilement entre les mélodies envoûtantes du blues désertique et les arrangements énergiques du rock.

Babi Sarr et l’Orchestre Dentaire : l’écho du jazz en Mauritanie

En mars 2019, Babi Sarr a disparu, laissant un vide dans le paysage musical mauritanien. Il était une figure emblématique qui fusionnait habilement les traditions musicales locales avec le jazz. Impliqué dans la fondation du Centre Conservatoire international de musique et des arts de Nouakchott (CIMAN), il a contribué à promouvoir ce style métissé avec son groupe, le Dental Orchestra, lors du lancement du Nouakchott Jazz Plus Festival en 2015.

Hamzo Bryn : le turbulent scandaleux

Le rappeur Hamzo Bryn du Groupe Soco Izi a émergé dans le monde musical en 2013 avec son clip intitulé “Il a commencé à Nouakchott”, où une jeune mauritanienne du nom de Leila Moulaye était mise en avant avec sa tête dénudée. Ce vidéoclip a suscité une vive controverse entre les partisans de la jeune fille et ceux qui l’accusaient d’offenser les bonnes mœurs, provoquant ainsi un débat animé sur les réseaux sociaux en Mauritanie. Depuis lors, ce rappeur a sorti de nombreux titres, dont “Vive la Mauritanie” en 2019.

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